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  • Photo du rédacteurGéraldine Ninove

Au cœur du psychodrame : le triangle de Karpman

Dernière mise à jour : 3 août 2023

Comment sortir du rôle de bourreau, victime, sauveur qui peut envenimer les relations humaines? On fait le point.


Beaucoup de personnes entreprennent un parcours de développement personnel et se retrouvent sur le chemin du bien-être suite à un événement dramatique : conflit, deuil, burn out, accident, maladie, ... et dans bien des cas la souffrance vient de l'autre ou du regard de l'autre.


En 1950, la notion de "jeu psychologique" a été mise en place par Eric Berne, psychiatre fondateur de l'analyse transactionnelle, ou autrement dit observateur et analyste des relations ("transactions") entre individus. Stephen Karpman, issu de cette école a mis au point, en 1968, le triangle de Karpman dont nous allons parler aujourd’hui et dont vous pouvez voir le schéma ci-dessous.

Précisons qu'il s'agit de jeux psychologiques inconscients qui peuvent survenir dans tous nos cercles d’interactions sociales. On les retrouve donc dans le monde du travail et dans le cadre familial, ce qui engendre beaucoup de souffrance pour les protagonistes.


Si j'en parle aujourd'hui c'est car il est essentiel de prendre conscience de ce mécanisme psychologique inconscient lorsque l'on entame un travail personnel afin d'aller vers un mieux être et je remarque que lorsque j'en parle autour de moi, beaucoup de personnes n'en ont encore jamais entendu parler. C'est donc l'occasion pour moi d'écrire un article sur le sujet.




Le rôle de la victime : La victime est une personne plaintive, qui joue les calimeros, qui s’apitoie sur son sort et a un sentiment de persécution. La victime est malheureuse et passive.


Le rôle du bourreau ou du persécuteur : Le bourreau est sévère, critique. Il fait peur, peut se mettre en colère. Il peut aller jusqu'à être cruel, crier et frapper. Il peut aussi prendre le rôle d'un harceleur. C'est le méchant de l'histoire.


Le rôle du sauveur : Le sauveur veut sauver la victime du bourreau et s'épuise à cette tâche. Son aide est souvent inadéquate ce qui le frustre et il crée des dettes morales vis à vis des gens qu'il essaie de sauver.


Ces comportements sont pilotés par l'EGO.


En se mettant dans le rôle de la victime, l'ego cherche l'attention et le pouvoir en se lamentant sur lui-même sans chercher de solutions. Il répond "oui mais" aux solutions et reste encré dans une profonde tristesse en ayant une complaisance dans le malheur.


En se mettant dans le rôle du bourreau, l'égo cherche à garder le contrôle et se manifeste par un sentiment de colère.


En se mettant dans le rôle du sauveur, l'égo se sent vivant en aidant les autres. Il aime se sentir indispensable et le moteur du sauveur est le sentiment de culpabilité.


Ces trois comportements de l'égo sont énergivores et reposent sur des sentiment de mal être.


Là où ça se complique c'est que personne n'est figé dans un rôle. Chaque individu peut prendre un des trois rôles en fonction de la situation, du lieu et du moment dans lesquels il se trouve. C'est un jeu de chaise musicale.


Prenons les exemples suivants:

Alexandre se rend au travail de bonne humeur et se fait enguirlander par son patron dans la journée ce qui lui casse le moral. Quand il rentre à la maison énervé, il se referme sur lui même. Lorsque son enfant de 8 ans, Arthur, vient lui demander de jouer avec lui, il lui répond de manière désagréable en lui criant "pas maintenant".

-> Alexandre qui était la victime de son patron à son travail s'est transformé en bourreau vis à vis de son fils en rentrant à la maison.


Arthur, dépité de l'attitude de son papa, va se plaindre chez sa maman, Julie. Julie qui comprend que son mari a besoin de tranquillité propose à Alexandre de jouer avec elle ; et là Alexandre, au lieu de sauter de joie, pique au contraire, une colère monstre car il voulait jouer avec son papa et pas avec sa maman. Julie, blessée enguirlande à son tour Arthur et c'est le drame.

-> Arthur est passé du rôle de victime de son papa à celui de bourreau de sa maman. Julie est passé du rôle de sauveur en voulant sauver son fils de sa frustration à celui de victime en subissant la colère de celui-ci et enfin à celui de bourreau en l'enguirlandant à son tour.


Chacun peut donc être à son tour, victime, bourreau ou sauveur. Il est néanmoins intéressant de constater que par son histoire personnelle, l'individu opte souvent de manière inconsciente pour un rôle en particulier.


Comment sortir de ces rôles et vivre sereinement ? Place à l'émotion !


Pour sortir du rôle de victime :

  • il faut prendre conscience de ses besoins à travers ses émotions.

  • il faut penser à la manière de satisfaire ses besoins seul sans attendre l'aide d'un sauveur.

  • il faut remplacer les plaintes par des demandes d'aides claires et précises.

Pour sortir du rôle de bourreau :

  • il faut écouter ses propres besoins insatisfaits.

  • il faut chercher la source de sa frustration et mettre des limites.

  • au lieu de tourner sa colère vers les autres, il faut prendre soin de ses blessures et de ses frustrations en se mettant à l'écoute de son enfant intérieur.

Pour sortir du rôle de sauveur :

  • il est essentiel d'écouter ses propres besoins et de devenir en priorité son propre sauveur.

  • il faut prendre l'habitude, avant d'aider quelqu'un, de vérifier si l'autre en fait la demande, si j'ai la compétence de l'aider, si je suis disponible pour l'aider, si je désire l'aider et si la personne que j'aide participe à 50%.


Lorsque l'on prend conscience de son rôle et que l'on commence à voir les situations conflictuelles comme des pièces de théâtres, il est beaucoup plus facile de ne pas tomber dans un rôle ou dans l'autre et de ne plus souffrir d'une situation conflictuelle. Pour qu'une situation soit conflictuelle il faut être deux. Si l'un des protagoniste refuse de jouer le jeu de l'autre que ce soit victime, bourreau ou sauveur, le jeu s'arrête instantanément.


J'ai retrouvé ce principe poussé plus loin dans le magnifique ouvrage illustré de Martine Dussart, Les Trésors oubliés de l'Arc-en-ciel.

Martine Dussart part du principe qu'il y a une quatrième interaction humaine : celle de l’indifférent.

Le triangle de Karpman devenant un carré.


Le rôle de l’indifférent consiste en une attitude robotique, ne prenant jamais part dans les conflits en prônant la neutralité ou en niant certaines situations. L'indifférent refoule tous ses sentiments positifs comme négatifs. Pour en sortir il faut apprendre à s'exprimer, s'extravertir et prendre du recul.


Tout comme dans le triangle de Karpman, la meilleure manière de ne pas jouer dans une relation conflictuelle est de prendre le rôle de témoin, de sage et de sortir de ce schéma dramatique en se nourrissant de l'énergie de la nature, de l'univers, en étant confiant en la vie et en vivant dans le détachement de l'autre et l'acceptation de soi.


Voici ci-dessous une illustration issue des Trésors oubliés de l'Arc-en-ciel.





Pour aller plus loin, je vous propose la lecture du Petit Cahier d'exercice pour sortir du jeu victime, bourreau, sauveur par Christel Petitcollin.


Nous pouvons aussi travailler sur tout cela à travers le yoga et l'Art-Thérapie.


En yoga, nous allons travailler sur cette variable en travaillant sur les chakras afin de libérer nos émotions et d'atteindre un état d'harmonie intérieure proche de cette état de sagesse définit par Martine Dussart. Nous essayons d'atteindre le Samadhi, la paix d'esprit en suivant l'enseignement de Pantanjali. A travers la libération de nos chakras, nous apprenons à nous recentrer sur nous-même, nos valeurs et nos besoins tout où nous délestant du stress de situations anxiogènes grâce à la respiration, à la méditation, aux postures et à la relaxation.


En Art-Thérapie, nous allons y travailler par l’intermédiaire du psychodrame dans le cadre d'ateliers de groupe. Dans le psychodrame, chacun des participants jouera un rôle d'une situation qu'il a jugé traumatisante en rejouant la scène tantôt du côté du bourreau, tantôt du côté de la victime ou encore du sauveur. Le psychodrame étant un jeu de rôle.


J'espère que cet article vous a plu! Si vous voulez aller plus loin, en discuter, me rencontrer dans le cadre d'une séance d'Art-Thérapie, n'hésitez pas à me contacter ICI.

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